Renaissance

Découverte, un dimanche de septembre, au bout d'une impasse, d'un objet immeublant à peine identifiable, habillé de ses oripeaux de lierre, vigne vierge et clématite grimpant à l'assaut de ses pans de bois du fond d'une cour et d'un jardin ensauvagés où batifolent la ronce, les rejets de bouleau, le liseron et l'encombrant - et increvable - sureau dont un exemplaire monte jusqu'au faîtage.

Choc du charme indéniable des lieux. D'emblée, on oublie les deux premières expériences de réhabilitation : une maison d'ouvrier paysan du côté du Col du Hantz (côté vosgien), une rangée de maisons vigneronnes accolées sur le Revermont (Jura) ; on oublie les milliers d'heures passées à déblayer, dégager, démonter, déposer et reposer, classer, ranger et déplacer sans cesse des objets qui pèsent des tonnes, et dont on finira par se débarrasser ; puis on oublie le dos cassé, les exaspérations, les chutes, le bras cassé par la perceuse, les outils rétifs, les matériaux inadaptés et leurs vendeurs appuyés au comptoir qui te regardent en ricanant ; on oublie les artisans.

On oublie tout et l'on s'imagine déjà prenant l'apéro, au soirs d'été du côté de Saint-Hubert, si loin si proche du coeur de la ville...

Une niche pour Billy, Eternit amianté garanti

Découverte d'un intérieur bourgeois. Stucs, lambris, vitraux aux impostes, électricité et eau courante.

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On nous l'avait promis : les travaux débuteront fin mars ! Saint Thomas ne l'a pas cru, il avait bien raison. Mais lundi matin le branle-bas était sonné, ils arrivaient, ils allaient envahir la petite cour et le bout de jardin laborieusement dégagé par moi-même et mes petits bras... Saint Thomas ne l'a pas cru, bien lui en pris. Ce n'est rien, me essémesse l'archi "ils commencent ce jeudi". Saint Thomas a ricané, il le savait, le loulou, que tant que le tractopelle n'a pas écrabouillé les dernières tulipes, il ne faut jurer de rien...

Bref lundi prochain, c'est promis...

En attendant, quelques photos du reportage spontané, sympa et nostalgique de Vincent...

Les travaux ont enfin commencé. Le lundi 10 mai 2021. Un an et demi - dont trois confinements - après la première visite. Entre-temps, il a fallu prendre la décision d'acheter, passer chez le notaire, discuter avec l'architecte, renoncer aux premiers projets trop chers ; dégager le terrain et la maison des envahisseurs, vider les tonnes de vieux meubles, matelas et sommiers, centaines de bouteilles (vides), stock de biberschwantz, ardoise, carrelages, kocheloffs, matériel de camping et outillages divers, livres  et vieilles revues - après un tri ayant permis de sauver deux à trois cents bouquins - tout un dépositoire familial entassé là depuis des décennies... démontage de quelques pièces de lambris, des portes, lavabo et pissotière Villeroy & Boch en parfait état, qui serviront ailleurs, peut-être...

Maintenant c'est curetage complet de l'intérieur, fouille des fondations, destruction de la verrue pour restituer son aspect d'origine au bâtiment. Une entreprise spécialisée, qui regroupe tous les corps de métier assure les travaux sous la maîtrise d'oeuvre de l'archi.